Apple, un GAFAM pas comme les autres

Selim Salem
4 min readSep 20, 2020

Introduction

GAFAM, que se cache derrière cette appellation cryptique ? Ni plus ni moins qu‘un acronyme désignant les cinq plus grandes entreprises technologiques actuelles, également surnommées les « Big Five », et détenant chacune un quasi-monopole dans leurs domaines de prédilection :

  • Microsoft avec son système d’exploitation Windows, sa suite Office et son réseau social professionnel LinkedIn récemment acquis ;
  • Google (sous le conglomérat Alphabet) avec son moteur de recherche éponyme et son système d’exploitation Android ;
  • Facebook Inc. avec ses réseaux sociaux Facebook et Instagram ;
  • Amazon avec son site de e-commerce ;
  • Apple avec …. aucun monopole à proprement parlé, hormis au sein de son propre écosystème, notamment avec son App Store (ce qui est assimilable à de la concurrence monopolistique), et c’est là, l’une des particularités de l’entreprise qui la rend si difficile à cerner en termes de pratiques anticoncurrentielles mais nous y reviendrons dans un autre article dédié. Mais alors pourquoi Apple figure parmi les GAFAM ? La réponse réside principalement dans ses chiffres d’affaires pharaoniques, et dans le fait qu’elle soit en duopole avec Alphabet sur les OS mobiles.

Evidemment, les produits cités ci-dessus ne sont pas exhaustifs et il serait bien trop long de tous les lister car ils sont pléthores…. Et Wikipédia le fait très bien.

Revenons en au titre de cet article. Comme explicité, Apple se révèle être assez unique dans le paysage des mastodontes du numérique, aussi bien par ses approches business que sociétales. Evidemment, les initiatives sociétales entrent dans le cadre de sa politique RSE (Responsabilité Sociétale d’Entreprise), et ont pour but de peaufiner l’image de l’entreprise mais elles demeurent néanmoins louables, et Apple a tendance à lancer des projets d’envergures dans ces domaines, notamment en faveur de l’environnement, de l’éducation, de la santé et de l’inclusion.

Pour illustrer les aspects business, les diagrammes ci-dessous, produits par Statista, permettent de voir quelles sont les sources majoritaires de revenus pour chacun des “Big Five” :

Pour en savoir plus, Venture Capitalist donne davantage de détails ici.

Apple génère donc la majeure partie de ses revenus par la vente de son propre hardware qui a la particularité de tourner sous un système d’exploitation propriétaire, qui n’est pas disponible sur des appareils tiers, et qui sont propulsés par leurs propres processeurs (N.B. : La gamme d’ordinateur Mac jusqu’ici équipée de processeurs Intel, fera progressivement la transition vers les processeurs maison Apple Silicon à partir de fin 2020).

Ainsi, Apple s’incrit dans une proposition singulière vis à vis de ses concurrents :

  1. Les autres systèmes d’exploitation dominants, Windows et Android, sont disponibles sur des appareils tiers via une licence Windows payante, et une licence Android gratuite mais dont l’accès aux services Google est payant. De ce fait, si Microsoft (gamme d’ordinateurs Surface par exemple) et Google (smartphone Pixel par exemple) proposent leurs propres hardware, ils bénéficient également des revenus de licensing octroyés à de nombreuses compagnies électroniques. Apple dédie ses systèmes d’exploitation uniquement à ses propres appareils, ce qui représente un avantage technique quant à l’optimisation hardware-software et à la maitrise de son écosystème.
  2. Apple ne génère aucun revenu provenant de la publicité pour des tiers, et de ce fait, ne revend pas les données de ses clients à des tiers. Ceci s’oppose essentiellement à Facebook dont le business model est basée sur la publicité et à Google qui tire l’écrasante partie de ses revenus de la publicité. D’ailleurs ces deux entreprises ont cumulés d’innombrables scandales liés à l’exploitation données personnelles et la vente de publicités ciblées (normalement au travers de profils utilisateurs dédiés au micro-targetting mais des dépassements auraient eu lieu) et au manque de transparence, et qui ont valu une multitude de condamnation, notamment en Europe. (voir liens en fin d’article)
  3. Apple n’est pas présent dans le e-commerce (à part l’Apple Store en ligne dédié essentiellement à la vente de produits Apple et produits tiers accompagnant leurs produits), contrairement au géant Amazon, l’enseigne numéro 1 dans le monde pour la vente en ligne. Au Etats-Unis, une vente en ligne sur deux se fait le site d’Amazon.

Afin d’y voir plus clair dans la stratégie adoptée par Apple et mieux comprendre en quoi se distingue cette entreprise, je vous proposerai un dossier fleuve qui sera composé de plusieurs articles abordant chacun un axe important de la politique et de la stratégie d’Apple avec notamment la politique environnementale, les enjeux liés à la santé, l’éducation, la vie privée, et l’inclusion. Enfin, il s’agira aussi d’aborder cet écosystème en enclave dans les produits Apple qui n’a pas manqué de défrayer la chronique ces dernières semaines avec en point d’orgue les plaintes d’Epic Games, Spotify, Facebook …

Bonne lecture !

Liens :

--

--